La Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, grâce aux dons de nombreux poètes, est l’une des sources majeures pour qui veut découvrir la poésie française moderne et contemporaine : manuscrits, correspondances, livres rares offrent le témoignage de ce que fut la création poétique au XXème siècle et de ce qu’elle devient maintenant. En donnant carte blanche à Yves Bonnefoy, Isabelle Diu a rappelé ce rôle éminent de la Bibliothèque : être un lieu où la poésie est vivante et ouverte au dialogue.
Yves Bonnefoy s’est entretenu avec Jean-Yves Masson. Il a d’abord évoqué certains des poètes dont la rencontre fut pour lui particulièrement importante : ainsi Gilbert Lely, André Breton, André Frénaud, André du Bouchet, pour n’en citer que quelques-uns. Le dialogue a également porté sur la revue L’Éphémère, qui, de 1967 à 1971, à l’initiative d’Yves Bonnefoy, André du Bouchet, Louis-René des Forêts et Gaëtan Picon, ouvrit un champ de recherche tant aux poètes qu’aux artistes, et qui connut des conflits engendrés par les événements de mai soixante-huit. Le rôle des manuscrits et de leurs différentes strates pour analyser la naissance des poèmes fut abordé, le poète soutenant que la prise en compte de ces documents requérait la plus extrême prudence dans l’interprétation.
Yves Bonnefoy a non seulement consacré aux peintres de nombreux livres, mais il a collaboré avec certains d’entre eux. Il précise que ces livres peuvent naître de la création indépendante des deux créateurs, ou de travaux conduits conjointement, mais qu’ils impliquent en tout cas une relation de sympathie amicale. La Bibliothèque expose Début et fin de la neige, illustré par Geneviève Asse, ainsi que La Grande Ourse, avec des collages de Bertrand Dorny.
Yves Bonnefoy fit ensuite la lecture de quelques-uns de ses textes.
Parmi eux, deux poèmes de « La Grande Ourse », « Hamlet en montagne » et un extrait de « L’Heure présente ».
L’on ne peut que souhaiter le renouvellement de telles soirées autour des poètes présents à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet.
